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LE VOLUME DE L’HIPPOCAMPE EST-IL UN BIOMARQUEUR PRÉCOCE PERTINENT DES DÉMENCES ?

 

L’hippocampe est une structure cérébrale très plastique qui joue un rôle central dans la cognition, la mémoire, l’apprentissage et le repérage dans l’espace. Ainsi, cette structure cérébrale qui est sensible au vieillissement, est généralement considérée comme la cible principale des caractéristiques de la maladie d’Alzheimer : enchevêtrements neurofibrillaires, plaques amyloïdes et perte neuronale. L’IRM cérébrale structurale permet de mesurer une diminution du volume l’hippocampe qui est associée à la perte neuronale et synaptique au niveau local.

 Ce biomarqueur cérébral est très utilisé en clinique pour le diagnostic et le pronostic, mais aussi en recherche en tant que biomarqueur précoce et de substitution, notamment pour inclure dans des études des sujets à risque de maladie d’Alzheimer afin d’évaluer l’effet des traitements appliqués précocement.

Afin d’évaluer le pouvoir prédicteur d’une mesure de l’hippocampe sur le risque de survenue de maladie d’Alzheimer, Sylvaine Artero et Mélissa Gentreau ont mené une étude sur 510 personnes âgées de 65 ans et plus qui ont passé une IRM cérébrale dans le cadre de l’étude Esprit et dont 42 ont développé une démence. Les participants issus de la population générale, ont été suivis pendant 15 ans afin d’évaluer à très long terme leurs capacités cognitives et si le volume hippocampique pouvait constituer un biomarqueur précoce pertinent du déclin cognitif.

L’étude a pu montrer qu’un volume de l’hippocampe réduit permettait de prédire la survenue de maladie d’Alzheimer mais prédisait également de la même manière la survenue de troubles cognitifs légers chez des personnes qui ne développeront jamais de démence. Ainsi cette étude suggère pour la première fois que l’utilisation d’une mesure isolée de l’hippocampe pourrait ne pas être très pertinente pour détecter de manière précoce uniquement les personnes à risque de démence et ainsi potentiellement biaiser certaines études cliniques. Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que le volume de l’hippocampe et la neurogénèse qui existe dans cette zone, peuvent être sensible à de nombreux facteurs comme une mauvaise alimentation, l’inactivité physique, l’obésité, la pollution de l’air, les troubles du sommeil, le stress et la dépression qui sont potentiellement modifiables. Cette étude souligne aussi les différences de résultats entre les mesures manuelles et automatiques de l’hippocampe.

 Ainsi, ces travaux soulèvent la question de la pertinence d’une mesure de l'hippocampe comme marqueur précoce de la démence dans la population générale et son utilité pour inclure des patients dans les études cliniques. Mais les résultats suggèrent aussi que toutes les personnes qui présentent un hippocampe réduit devraient bénéficier de mesures préventives ciblées pour ralentir ou prévenir le déclin cognitif qui altère la qualité de vie et l’autonomie chez les personnes âgées.


 

Lien vers la publication

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IS HIPPOCAMPAL VOLUME A RELEVANT EARLY BIOMARKER OF DEMENTIA?

 

The hippocampus is a highly plastic brain structure that plays a central role in cognition, memory, learning and spatial location. As such, this brain structure, which is sensitive to ageing, is generally considered to be the main target of Alzheimer's disease features: neurofibrillary tangles, amyloid plaques and neuronal loss. Structural brain MRI measures a decrease in hippocampal volume associated with local neuronal and synaptic loss.

This brain biomarker is widely used clinically for diagnosis and prognosis, but also in research as an early and surrogate biomarker, notably for including subjects at risk of Alzheimer's disease in studies to assess the effect of early treatments.

To assess the predictive power of a hippocampal measurement on the risk of developing Alzheimer's disease, Sylvaine Artero and Mélissa Gentreau conducted a study on 510 people aged 65 and over who underwent brain MRI as part of the Esprit study, 42 of whom developed dementia. Participants from general population were followed for 15 years to assess their cognitive abilities over the very long term, and whether hippocampal volume could be a relevant early biomarker of cognitive decline.

The study showed that a reduced hippocampal volume not only predicted the onset of Alzheimer's disease, but also mild cognitive impairment in people who would never develop dementia. This study thus suggests for the first time that the use of an isolated measure of the hippocampus may not be highly relevant for early detection of only people at risk of dementia, and thus potentially bias some clinical studies. These findings may be explained by the fact that hippocampal volume, and the neurogenesis that exists in this area, may be sensitive to many potentially modifiable factors such as poor diet, physical inactivity, obesity, air pollution, sleep disorders, stress and depression. This study also highlights the differences in results between manual and automatic hippocampal measurements.

Thus, this work raises the question of the relevance of hippocampal measurement as an early marker of dementia in the general population, and its usefulness for including patients in clinical studies. But the results also suggest that all people with a reduced hippocampus should benefit from targeted preventive measures to slow or prevent the cognitive decline that impairs quality of life and autonomy in the elderly.

 

 

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